Hier j'étais convoqué par mes 2 assistantes sociales préférées afin de "discuter" du renouvellement (ou pas) de mon contrat RMI.
On a fait le point sur ma situation. Bientôt depuis un an au RMI, bien que j'ai cumulé des petits boulots, je n'ai pas gagné assez pour sortir du RMI.
On me le reproche.
On me sort quatre offres d'emploi: toutes des offres de préparateur de commande.
J'avais précisé lors de notre premier entretien que c'était parmi mes expériences professionnelles celle que j'avais le moins aimé.
Je leur dis donc que je ne veux pas postuler à ces postes.
Un sourire se dessine de manière invisible sur leurs lèvres. Elles viennent de prouver indéniablement que je ne suis qu'un de ces "profiteurs" qui veut vivre façon Bling Bling en utilisant l'innocente générosité de l'État.
On me signale d'ailleurs que je n'ai qu'une Licence d'Anglais, que ce n'est "pas vraiment" une qualification professionnalisante.
Malgré mes 6 années passées à l'étranger.
Malgré le fait que je parle 4 langues couramment.
Que ma femme ayant choisi de faire des études, c'est à moi de soutenir la famille.
On se rappelle soudainement que j'avais des projets de films...
-"Vous passez combien de temps sur ces projets par jour?"
Oui, ce serait bien de pouvoir en plus découvrir que je refuse de travailler parce que je préfère glander aux frais de l'État à la maison en rêvant de cinéma.
Bref, l'entretien impose de plus en plus une atmosphère lourde, je les fixe l'une après l'autre en laissant leurs mots remplir doucement cette bouteille de plomb qu'elles attendent de jeter à la mer.
Finalement, on ne sait pas si on va renouveler ce contrat RMI, parce qu'ils ne savent pas quoi mettre dedans.
Et les SDF qui sont au RMI (Y en a, je parle de source vérifiée), ils ont quoi, eux, sur leurs contrats RMI? Arrêter de boire dans les 3 prochains mois?
Donc, je pars sans rien signer, ils vont en discuter avec le nouvel Élu, qui veut voir chaque cas personnellement. Ils me rappelleront.
J'avoue ne pas croire à quoique ce soit.
Réalisant soudainement qu'elles ont gagné leur bataille, mais me voyant quand même bien atterré, l'une d'elle risque un timide: "...D'accord?"
Je me lève en lâchant un généreux "Ai-je vraiment le choix?" et je quitte la pièce.
La porte claque malgré moi dans mon dos. Elles se diront sûrement que je l'ai fait exprès.
NEVERMIND.
C'est beau de voir comment une ancienne politique sociale peut ainsi dérailler. Comment les cotisations de générations entières peuvent soudainement être oubliées, repensées et reniées pour changer de régime. ...tout en augmentant les salaires des ministres.
De la même façons que les pays en voie de développement copient maintenant les erreurs des grandes puissances dans leur évolution, la France qui était pendant si longtemps enviée internationalement pour son système social s'apprête finalement à rétablir la balance. Par le bas.